La fille du régiment

ENGLISH VERSION

La Fille du régiment

Opéra-comique

Gaetano Donizetti

 


Dans l’euphorie musicale propre au siècle romantique, trône l’opéra comique, genre typiquement français qui a ses critères, ses règles et son public. Donizetti à Paris en épouse les conventions, s’adapte et obtient un vrai succès populaire avec La Fille du Régiment et ses « rataplans » en l’honneur de la France.  Le contexte très patriotique des années 1840 ne suffit pas à expliquer un tel succès.

Echeveau en apparence inextricable d’emprunts, de traditions, de survivances, mais aussi de nouveautés, d’audaces et d’insolence le livret et la partition de La Fille du Régiment posent  de passionnantes questions. Les réponses soulignent un magnifique équilibre entre le parlé et le chanté, ainsi qu’une histoire qui oscille entre réalisme et mélo drame et met en lumière le rôle exact de la musique. Les déboires sentimentaux d’une jolie vivandière aident à comprendre le talent d’un transfuge italien qui se met à penser français.

Conquérir Paris

A Paris, alors capitale culturelle de l’Europe, la vie musicale ne compte que deux univers, qui s’ignorent : celui domestique et clos des salons, et celui public et bruyant des scènes lyriques réparti entre l’Opéra, le Théâtre des Italiens dirigé par Rossini et l’Opéra-comique.

Donizetti submergé de commandes et dont la réputation est bien établie en Italie arrive en 1835, bien décidé à s’imposer dans le paysage lyrique français. Il vise bien sûr l’Opéra, peut-être pour mettre un point d’orgue prestigieux à sa carrière. Mais l‘accès à la « grande boutique » ne va pas de soi et reste d’autant plus difficile que Meyerbeer en a fait son fief, en triomphant avec Robert le Diable.

Au début de l’année 1840 Donizetti se tourne donc vers l’Opéra-comique en attendant le succès de La Favorite donné à l’Opéra à la fin de la même année

Après la révolution de 1830 qui marque une première démocratisation notable de la musique, l’Opéra comique attire un public bourgeois très attaché à un format de pièce et à des structures musico-dramatiques, répondant au souci de ne pas ralentir l’action ni de nuire à l’intelligibilité de l’intrigue. On y donne des opéras comiques genre qui mêle le chanté et le parlé pour un public qui a horreur de ne pas comprendre, par trop de musique. Ce genre a ses librettistes patentés.   Donizetti a choisi Bayard et Saint Georges et leur a demandé, de la construction, de la concision, de la passion, de la véhémence, voire des sentiments extrêmes.

La Fille du régiment.

A l’approche de cette partition Donizetti possède quelques années d’expérience parisienne. Il a pris la mesure du public français et reçu de précieux conseils d’Halevy et du chanteur Adolphe Nourrit.

Il va donc réussir une œuvre plus française qu’aucun autre opéra comique français… jusqu’à la caricature.

Alfred Bayard et Venoy de Saint Georges le « père éternel du livret » lui proposent un argument on ne peut plus dans l’air du temps, sur un thème à la mode : le retour en grâce de Napoléon.

On oublie les défaites au profit d’images d’Epinal, entretenues soit par d’anciens grognards, soit par quelques poètes et écrivains anti monarchistes (dont Victor Hugo). Pour eux, Napoléon incarne la grandeur de la France contrairement à Louis Philippe irrespectueusement baptisé la « poire molle ».

Ce n’est donc pas son livret qui pourrait expliquer le succès mitigé de l’œuvre à sa création.

Une histoire d’amour

La File du Régiment raconte l’histoire d’amour contrarié, entre Marie, vivandière au  21e régiment qui occupe le Tyrol et Tonio jeune paysan qui trahira son pays par amour pour elle. Tout finit par s’arranger.

Acte 1. Dans les montagnes du Tyrol.

Les soldats français, brigands qui ne respectent rien terrorisent la population dont la Marquise de Berkenfield qui aimerait bien s’enfuir. Elle est rassurée par Tonio un jeune paysan tyrolien qui voit l’armée s’éloigner.

Dans le camp des français, Sulpice vieux grognard au grand cœur, rustre et vulgaire malgré tout (il jure beaucoup) a élevé Marie dans le respect de la hiérarchie et des règles militaires, au demeurant très fantaisistes. La rigueur documentaire des librettistes reste à démontrer.

Marie, dont on apprend le passé d’orpheline et son attachement à ce régiment avoue qu’elle n’a pas d’autre famille. « Au bruit de la guerre ».

Elle raconte à Sulpice sa rencontre avec Tonio qui lui a sauvé la vie alors qu’elle allait tomber dans un précipice.

Tonio à la recherche de Marie, est menacé de mort par les soldats qui finissent par l’accepter, puisqu’il lui a sauvé la vie. Tonio fête ses nouveaux amis et Marie chante la « Ronde du régiment ». Mais les soldats doivent partir et Tonio doit s’éclipser. Avant de partir, il obtient de Marie la promesse de l’épouser.

En conversation avec Sulpice, la Marquise découvre que Marie est sa nièce. Elle souhaite donc la soustraire au 21e et lui donner l’éducation qu’elle mérite.

Marie tient à faire ses adieux au régiment.  Tonio qui vient de s’enrôler au 21e obtient le consentement de tout le régiment pour épouser Marie. Il triomphe et clame son bonheur « Ah ! mes amis… ».  Mais les amoureux doivent se séparer après de déchirants adieux. Les soldats disparaissent en vouant « au diable la Marquise »

Acte 2. Chez la Marquise.

Marie promise au fils de la Duchesse de Crakentrop doit prouver sa bonne éducation, suivre des cours de musique et chanter une romance. Maie n’est pas une élève douée ou docile.
La leçon tourne au fiasco d’autant que Sulpice qui assiste à la scène fait tout ce qu’il peut avec ses « rataplans » pour que la séance tourne mal. Marie doit choisir entre aisance matérielle avec un homme qu’elle n’aime pas ou l’amour de Tonio. Prête à céder aux instances de la Marquise elle entend le retour du 21e.  Son « Salut à la France » confirme le plaisir des retrouvailles.

Pour garder Marie, Tonio menace de dire ce qu’il sait de la Marquise. Il essaie de la faire fléchir, en vain. Il dévoile alors que Marie est la fille que La Marquise a eu avec le capitaine Robert. La Marquise finit par avouer. Le mariage doit avoir lieu mais devant le désespoir des amants la Marquise cède et Marie retourne au 21e, avec Tonio cette fois.

Un fidèle reflet français

Comique, traitement vocal et orchestration témoignent de la place tenue par la France dans la carrière de Donizetti.

La construction de l’intrigue particulièrement bien menée est irréprochable.

Rencontres et retrouvailles improbables, invraisemblable volte face de la Marquise, aveux toujours incomplets et nombreux rebondissements, tous les poncifs hérités de la comédie d’Ancien Régime (dont la leçon de musique) font de ce livret le digne héritier d’une comédie de Molière ou de Marivaux.

Le comique nait des situations et de la confrontation entre deux mondes très éloignés,  celui des aristocrates et celui de l’armée fournissant de nombreux prétextes à couleur locale, marches martiales, roulements de tambours et onomatopées (rataplans).

Les personnages ne s’expriment que selon leur rang et leur éducation d’où l’importance et la saveur des dialogues. Ainsi se télescopent Sulpice grognard grincheux, Marie un tantinet vulgaire et inapte à la vie civile, la Marquise coquette et égoïste, son valet fieffé poltron et Tonio paysan naïf, mais déterminé.

Le traitement vocal tourne autour de trois procédés d’expression : dialogues parlés, récitatifs très expressifs, jamais secco au contraire et le chant.

Les dialogues, creusés des effusions et des coups de théâtre mènent l’action.  Ils sont les signaux réalistes qui délimitent les lieux et les événements.

Ils ne se contentent pas de relier les airs. Ils racontent l’histoire et contiennent leur lot de comique.

La psalmodie accompagnée des récitatifs, véritable préparation sentimentale au chant peut s’élargir sensiblement.

Dialogues parlés et récitatifs séparent les couplets des airs : cavatine, ronde, romance. Donizetti y respecte en effet, la forme strophique en vigueur (alternance de couplets  et d’un refrain). La partition ne contient donc pas  d’airs musicalement « purs » et d’un seul tenant. .

Les airs suivent une règle unique : la musique ne doit jamais nuire à la compréhension du texte. La virtuosité ne doit pas déformer les mots. L’écriture musicale reste sobre et très syllabique. La virtuosité propre aux ornements (bribes de Bel Canto) se cantonne aux fin  des phrases.  Ces airs apportent la touche sentimentale et l’épaisseur émotionnelle nécessaires aux  personnages.

Donizetti ne cesse de jouer entre les effets de masse ( chœur des soldats,  ) les ensembles (duos, trios),  la mélodie légère et dépouillée des solistes.

Donizetti a opté pour un accompagnement musical léger et très soigné sans multiplication d’idées ou d’intentions. Et pourtant, l’orchestre très présent, travaillé avec des couleurs crues localise l’action (l’armée par exemple) ou accentue un sentiment, comme ce solo de cor anglais qui symbolise, seul, la nostalgie et la déploration de Marie.

Conformément à la tradition l’ouverture, véritable pot-pourri des principaux airs brosse le décor de l’acte 1 en accumulant les éléments descriptifs convenus, de la forêt et de la montagne (l’utilisation du cor par exemple).

En revanche, plus dépouillé et  plus lyrique le prélude à l’acte 2  introduit l’espace clos et raffiné du salon de la Marquise.

La musique n’utilise donc pas les changements de tempi pour signifier un changement d’état, mais un déploiement de mélodies et de matériaux différents. Donizetti  compense la perte de chant par une grande richesse de trilles et de trémolos symbolisent l’ironie ou la fébrilité. Ainsi avec une partition plus subtile qu’il n’y paraît la musique devient le commentaire redondant ou au contraire le démenti de l’action et de ce qui se dit.

La Fille du Régiment fait partie des sept opéra français composés par Donizetti, mais aucun ne révèle un caractère aussi nettement français  par son sujet et son traitement perçu comme spécifiquement français.

Le fait est que lors de sa reprise en 1848,  les critiques et le public se demandent, comment ont-ils pu négliger une telle œuvre, qui ne quitta plus la scène  En 1875 La Fille du Régiment comptait 600 représentations  et 1000 reprises avant 1914.



ENGLISH VERSION

La Fille du régiment

Opéra-comique

Gaetano Donizetti (1797-1848)


In the musical euphory of the Romantic century, emerges the opera-comique, a typically French genre with its criteria, rules and audience. Donizetti in Paris embraces its conventions, adapts and gets a real popular success with La Fille du Régiment and its « rataplans » in honor of France.  The very patriotic context of the 1840s is not enough to explain such a success.

Inextricable mixture of borrowings, traditions, survivals, but also of novelties, audacity and insolence, the libretto and score of La Fille du Régiment raise exciting questions. The answers emphasize  a  magnificent balance  between the  spoken and the sung, as well as a story that oscillates between realism and melodrama  and  highlights the exact  music role. The sentimental  misadventure of a pretty vivandiere help us to understand the talent of an Italian defector who thinks French.

Conquering Paris

In Paris, cultural capital of Europe, musical life has only two universes, that ignore each other: the domestic and closed one of the salons, and the public and noisy one of the lyrical scenes,  divided between  the Opera house, the Theatre des Italiens directed  by Rossini and the Opera-comique.

Donizetti, overwhelmed with orders and whose reputation is well established in Italy,  arrives  in 1835, resolute to establish himself in the French lyrical landscape. He is of course aiming for the Opera House,  perhaps to put a prestigious highlight in his career. But access to the « grande boutique “ is not easy because it is the Meyerbeer’s fiefdom, triumphing with Robert le Diable.

At the beginning of 1840 Donizetti turns to  Opera-comique,  waiting for the success of  La Favorite  given at the Opera House at the end of the same year.

After the revolution of 1830, first significant democratization of music, the Opera-comique  attracts  a bourgeois audience  very attached to a play format and music-dramatic structures. L’opera comique is both a place and a  genre giving a good answer  to the concern of not to slow down the action and not to interfere with understanding of the libretto. So, opera comique mixes airs for soloists, singing and  spoken dialogues for an audience hating not  to understand, because of too much music. This genre  has its patented librettists. Donizetti  chooses  Bayard and Saint Georges and  asked them,   construction, brevity,  passion,  vehemence and why not extreme feelings.

 

La Fille du régiment

Beginning this score Donizetti has  a few years of Parisian experience. He knows the French public and received valuable advice from Halevy and the singer Adolphe  Nourrit.

Therefore, he will  succeed in a work more French than any other French comic opera… to the point of caricature.

Alfred Bayard and Venoy de Saint Georges the « eternal father of the libretto » offer him a plot we can no longer in the air of time ,  on a subject up to date: the nation gives thanks to Napoleon.

Defeats  are forgotten in favor of unreal images,  maintained  either  by old grumpy or by anti-monarchists poets   and writers (including Victor Hugo). For them,  Napoleon incarnates the greatness of France in contrast to Louis Philippe, the king  disrespectfully called the « poire molle” (soft pear).

It is therefore not its libretto that could explain the mixed success of the work, the day of  its creation.

 

A love story

La Fille du régiment tells the not admitted love story, between  Mary, vivandiere  at the 21st regiment that occupies the Tyrol and Tonio  young peasant who will betray his country because he loves her. Everything finally gets better.

Act 1. In the Tyrolean mountains

The French soldiers,  brigands  whose don’t  respect anything, are terrorizing the population including the Marquise of Berkenfield who would like to escape. Tonio a young Tyrolean peasant who sees the army moving away, reassures her .

In the camp of the French soldiers,  Sulpice  old  grumpy  with big heart, rusty and vulgar (he swears a lot) raised Mary in the respect of the hierarchy and military rules, remaining   very fanciful. The documentary result of the librettists has yet to be demonstrated.

Mary, whose orphan past and attachment to this regiment are learned, admits that she has no other family. « Au bruit de la guerre. »

She tells Sulpice about  her encounter with Tonio who saved her life as she was about to fall into a precipice.

Tonio in search of Mary  ,  is threatened with death by the soldiers who eventually accept him, since he saved her life. Tonio  celebrates her new friends and Marie sings the  « Ronde du Régiment « . But the soldiers have to  leave  and  Tonio  must escape. Before leaving,  he gets from Mary the promise to marry him.

In conversation with Sulpice,  the  Marquise discovers that Mary is her niece. So she wants to get her out of  the 21st and to give her the education she deserves.

Mary wishes to  said goodbyes to  the regiment. Tonio  who has just enlisted at the 21st  gets  the consent of the whole regiment to marry Mary. He triumphs and proclaims his happiness « Ah! Mes amis…  ».   But lovers have to separate after heartbreaking farewells. Soldiers devot the Marquise to the Devil.

Act 2. At the Marquise’s.

Mary must marry the son of the Duchess of Crakentrop, so must prove her good education, taking music lessons  and singing  a  romance. But she is not a gifted or docile pupil .  The lesson  turns into a fiasco,  especially on account of Sulpice, who attends the scene, and does everything he can (with his « rataplans ») for the lesson goes badly. Mary must choose between material ease with a man she does not love or the love with Tonio. Ready to yield to the Marquise instances she hears suddenly the return of the 21st. His  « Salut à la France  » confirms the pleasure of the happy reunion.

To keep Mary, Tonio threatens to say what he knows about the Marquise. He  tries to make her  flex, without success . So, he reveals  that Mary is the daughter of the Marquise. Her father is the Captain Robert. The Marquise finally confessed. The wedding must happen, but looking the despair of the lovers, the Marquise gives in and Mary returns to the 21st, but with Tonio, this time.

A faithful French reflection

The comic, the vocal treatment and the orchestration testifies to the France’s place in Donizetti’s career.

The construction of the libretto particularly well conducted is blameless.

Meetings and improbable reunions,  unbelievable volte face of the Marquise, confession always incomplete and many twists, all the poncifs inherited from the comedy of Old Regime (especially  music lesson)  make this libretto the worthy heir of a comedy by Molière or  Marivaux.

The comic was born from  situations and confrontation between two very distant worlds,  that of the aristocracys and  that of the army. This one gives many  pretexts of local color,  martial marches, drum rolls  and onomatopoeias (rataplans).

The dramatis personae express themselves only  according to  their rank and their education, so hence the importance and flavor of the dialogues. Thus are telescoped the grumpy Sulpice, Mary a tad vulgar and unfit for civil life, the flirtatious and selfish Marquise, her valet a big coward and Tonio, a naïve peasant, but proud.

The vocal treatment revolve around three expression procedure: spoken dialogues,   very expressive recitatives,   never secco to the contrary  and  singing airs.

The spoken dialogues, reserved to effusions and  drama,  lead the action. They are  realistic  signs  that delimit places  and  events.

They don’t  just connect the airs. They tell the story and contain their share of comedy.

The psalmody accompanied  recitatives, are a true sentimental preparation for singing,  so they can be greatly expanded.

Spoken dialogues  and recitatives separate the couplets from the air:  cavatine,  ronde,  romance. Donizetti respects  the current strophic form (alternation of couplets and a chorus). The score therefore does  not contain musically « pure » airs in one piece.

The airs follow a single rule:  music should never interfere with the understanding of the text. Virtuosity must not distort words.  The musical writing remains  sober and very syllabic. The virtuosity of the ornaments (bel canto’s bribes)  is confined to the  end of sentences.  These airs  bring  the  sentimental touch and  emotional depth  needed to the characters.

Donizetti does not stop to play between  the mass effects  (soldier s’  chorus, )  the  ensembles  (duos, trios), the light and stripped-down melody of the soloists.

Donizetti opted for a light and very neat musical accompaniment  without  multiplying ideas or intentions. And yet, the very present orchestra, worked with raw colors locates the action (the army  for example)  or  accentuates a feeling,like this solo de “cor  anglais”  (french horn) that  symbolizes, alone, the Mary ‘s nostalgia and deplorability.

The overture, in keeping with tradition, is a real medley of the main melodies painting the decor of Act 1, accumulating the agreed descriptive elements, of the forest  and  of the mountain  (the use of the horn for example).

On the other hand, more stripped down and lyrical, the prelude to Act 2 introduces the enclosed and refined space of the Marquise’s living room.

The music therefore does not use the tempi changes to signify a change of state, but a  deployment of different melodies and material. Donizetti compensates the loss of singing by a great wealth of trills and tremolos which symbolize irony or feverishness. Thus,  with a score more subtle than it appears the music becomes the  commentary redondant  or on the contrary the denial of the action and what is said.

La Fille du régiment is one of seven French operas composed by Donizetti, but  none reveals such a distinctly  French character in its subject matter and its perceived treatment as specifically French.

The fact is, that when it  was revived in 1848, critics and the public ask, how could they ignore such a  work. A masterpiece which did not leave the stage.  In  1875  La Fille du régiment had  600  performances and 1000  times before 1914.