Récital de clavecin
Soliste : Mario Raskin
Petits textes pour le programme
Le clavecin des Lumières
La dernière école de clavecin, reste fidèle au style français de François Couperin mêlant à un style pimpant, à la rayonnante ornementation et au libre badinage quelques coquetteries italiennes, tirées de mélodies souples et sensuelles. Elle aussi peint, dessine des portraits, narre des événements, s’inspire de la nature et hante les jardins de Le Nôtre. Toujours à mi-chemin entre rêve et réalité, Jacques Duphly et Pancrace Royer observent les autres, tandis que Domenico Scarlatti suggère son pays d’adoption, mieux que ne le ferait un espagnol et que le Padre Soler sur ses traces réinvente un folklore proprement ibérique.
C’est assis devant leur clavier plus en symphonistes, qu’en témoins discrets, qu’ils livrent leurs ultimes pages. Malgré les somptueux accents, qui les parcourent, les sentiments pré romantiques qui soulèvent l’Europe, obligent le clavecin à livrer un combat perdu d’avance avec le pianoforte. L’instrument des princes est amené à disparaître, non sans avoir brillé de ses derniers feux.
Les Lumières s’éteignent définitivement à la Révolution, mais justement, Duphly ne meurt-il pas oublié de tous, le matin du 15 juillet 1789 ?
Jacques Duphly (1715 – 1789)
On le disait toujours « vêtu de satin noir et de velours cramoisi ». Elégant, mystérieux, célèbre, il est le maître de clavecin que toute la haute société parisienne s’arrache, jusqu’à la publication de son dernier Livre de Pièces de clavecin en 1768.
Premier Livre de Pièces pour le Clavecin (1744)
- Allemande en do m
- La Boucon (Courante)
- Deux rondeaux
Troisième Livre de Pièces pour le Clavecin (1756)
- La Forqueray
- Médée
Pancrace Royer (1705 – 1755)
« Voyez un peu quel vertigo [colère soudaine] lui prend » écrit Molière dans
Monsieur de Pourceaugnac. Quand il se consacre au clavecin, le sens dramatique ne manque pas à cet homme de théâtre, très en vue, occupant à Paris et à la Cour de nombreux postes officiels.
- L’incertaine
- L’aimable
- Le vertigo
Domenico Scarlatti (1685 – 1757)
Napolitain de naissance, espagnol de cœur et d’esprit, il lègue à son unique élève, la reine d’Espagne, un des sommets de la musique de clavecin du XVIIIe siècle, ses 555 Essercizi et Sonates aux savoureuses couleurs locales et criblés d’emprunts à la guitare.
- Sonate K.211 (andantino)
- Sonate K.460 (allegro)
- Sonate K 234 (andante)
- Sonate K.551 (allegro)
Padre Antonio Soler (1729 – 1783)
Ce moine hiéronymite, organiste du monastère de l’Escorial, prit Scarlatti pour modèle afin d’enseigner le clavecin au fils de Charles III, l’Infant Gabriel. Pour lui il écrivit 150 Sonates, véritable concentré de virtuosité et de citations locales.
- Sonate R.45 en sol M
- Sonate R.49 en ré m
- Sonate R.84 en ré M
- Sonate R.90 en fa dièse M
Harpsichord recital by Mario Raskin
The Harpsichord at the age of the Enlightenment
The last harpsichord school remains faithful to the French style of François Couperin, mixing a dapper style, to the radiant ornamentation, and free banter, again some Italian coquetries, drawn from supple and sensual melodies. She also paints, draws portraits, narrates events, inspired by nature and haunting the gardens of Le Nôtre. Always halfway between dream and reality, Jacques Duphly and Pancrace Royer observe the others, while Domenico Scarlatti suggests his adopted country, better than a Spaniard would and while Padre Soler following in his footsteps reinvents a truly Iberian folklore.
It is, seated in front of their keyboard more as symphonists, than discreet witnesses, that they deliver their final pages. Despite the sumptuous accents that run through them, the pre-romantic feelings that rouse in Europe, oblige the harpsichord to engage in a losing battle with the pianoforte. The instrument of the princes is going to disappear, not without having shone with its last lights.
The Enlightenment was definitively extinguished during the Revolution, but did not Duphly die, forgotten by all, on the morning of July 15, 1789?
Jacques Duphly (1715 – 1789)
He was always « dressed in black satin and crimson velvet. » Elegant, mysterious, famous, he was the harpsichord master that all Parisian high society had won over, until the publication of his last Livre de Pièces de Clavecin in 1768.
Premier livre de Pièces pour le Clavecin (1744)
- Allemande in do m
- La Boucon (Current)
- Two rondeaux
Troisième livre de Pièces pour le Clavein (1756)
- La Forqueray
- Medée
Pancrace Royer (1705-1755)
“Voyez un peu quel vertigo ( sudden anger) le prend » writes Molière in Monsieur de Pourceaugnac. When he devotes himself to the harpsichord, this man talented with theatre however keeps his real dramatic sense. He was very famous, occupying many official positions in Paris and at the Court.
- L’incertaine
- L’aimable
- Vertigo
Domenico Scarlatti (1685 – 1757)
Neapolitan by birth, Spanish in heart and mind, he gave to his only pupil, the Queen of Spain, the best of harpsichord music of the 18th century. His 555 Essercizi and Sonates with tasty local colors and many loans to the guitar.
- Sonata K. 211 (andantino)
- Sonata K. 460 (allegro)
- Sonata K 234 (andante)
- Sonata K. 551 (allegro)
Padre Antonio Soler (1729 – 1783)
This hieronymite monk, organist of the Escorial monastery, took Scarlatti as a model to teach the harpsichord to Charles III’s son, the Infant Gabriel. For him he wrote 150 Sonatas, a true concentrate of virtuosity and local quotations.
- Sonata R.45 in G
- Sonata R.49 in D m
- Sonata R.84 in D
- Sonata R.90 in F sharp